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Article 8 - Rétrogradons Maitland ?

Retrogradons Maitland ?


Quel bonheur de pouvoir parler à nouveau des grades de mobilisation que nous avions évoqué précédemment dans un papier sur la lombalgie. J’ai redécouvert cet article de Jennifer Ward paru en ligne en 2016 qui m’a fortement intéressé. Et pour cause, il revient sur la notion de fiabilité (reproductibilité) de la classification par grade de mouvement.





Dans les années 80, Maitland et Margarey ont proposé un système de classification par grade afin d’affiner l’évaluation, d’améliorer le traitement et la communication entre praticiens (sous la forme de diagramme de mouvement). Il est d’usage de reconnaître 4 grades de mouvement (sans compter le thrust) en fonction de l’amplitude et de la profondeur de la mobilisation au travers ou non de la résistance.


De manière schématique, on peut considérer que la première résistance « franche » ressentie par le praticien au cours de la mobilisation s’appelle R1 et que R2 est la résistance finale de la ou les articulations misent en jeu (impossible d’aller plus loin). Ce qui est proposé ici, au vu de la littérature contradictoire sur la fiabilité de cette classification (tantôt bonne, tantôt dans les chaussettes), c’est de déplacer R1 au début du mouvement et de proposer une classification en trois grades, l’amplitude étant divisée en trois tiers.




L'étude en question


28 physiothérapeutes et 19 étudiants en physiothérapie ont été évalués dans cette étude sur le glissement antéro-postérieur du talus dans sa mortaise (en décubitus dorsal). La force verticale a été enregistrée et le coefficient de corrélation intra-classe, c’est-à-dire la capacité pour un même examinateur de trouver la même chose, a été calculé le même jour et à une semaine. Et bien les résultats sont excellents, le même jour 96-97% d’agrément et la semaine suivante 86-93% d’agrément. Ne faudrait-il pas revoir ce système de grade et le passer à trois ?


En conclusion, le message à partager :

- L’utilisation des 4 grades de mobilisation est discutable et la fiabilité présente des preuves contradictoires.

- Restons prudent et humble avec l’évaluation de la résistance, nous ne sommes pas infaillibles.

- Dans les cas où il est compliqué de trancher, pourquoi ne pas raisonner non plus sur 4 mais 3 grades en tronçonnant l’amplitude disponible par tiers.




Le saviez-vous ?

La fiabilité est un élément primordial à comprendre et connaitre pour l’utilisation raisonnée des tests cliniques. Avant d’être valide (être capable de trouver le problème), le minimum c’est d’être fiable (c’est à dire reproductible) pour augmenter l’agrément. On utilise le « kappa » et le « CCI » en pratique.





Source : Jennifer Ward, Clair Hebron & Nicola J. Petty (2016): The intra-rater reliability of revised 3-point grading system for accessory joint mobilizations, Journal of Manual & Manipulative Therapy, DOI: 10.1080/10669817.2016.1235246



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